La fin de l'abondance (kostya)
Invité
La fin de l'abondance
tw : piqueur de crise professionnel, mention rituel magie noire
Les subtiles fumées d’encens de cèdre flottaient jusqu’au petit bureau des archives de la boutique Berkovitch. Si d’aucun n’avait vu l’ombre de Sevastyan accueillir la clientèle depuis des décennies – cela remontait bien à ses premières années d’apprentissage en compagnie du sévère paternel –, il était cependant l’œil de Moscou à qui frère, sœur et fils rendaient des comptes. Et, concernant les registres comptables, il les tenait minutieusement à jour malgré son agenda de ministre. Nulle question d’orgueil mal placé ; seulement une notion assez rigide du devoir échu au patriarche. Et à l’évidence, un manque de confiance notoire envers quiconque autre que lui-même. « La voiture est arrivée, monsieur. » , émit une voix fluette d’elfe de maison dont la tête s’était glissée dans l’encadrement de la porte, corps malingre accroché à son fidèle balai de ménage. Sevastyan marmonna son assentiment en refermant l’énorme livre dans un claquement poussiéreux. Le loquet condamnant la couverture de cuir au silence cliqueta et d’un geste machinal de baguette, le sorcier replaça le registre sur son étagère, pour y retrouver sa chaine d’acier magique.
A l’extérieur, dans la ruelle à peine peuplée de chats aigris, à l’arrière du magasin et déjà bien loin du luxe ampoulé et baroque des devantures de Dragomirov, attendait effectivement la calèche tractée par deux sombrals en tandem. Enfant, ces créatures lui provoquaient de désagréables frissons, remémorant l’insipide rituel où son cousin cracmol… comment avait dit son père, déjà ? « offrait son ignoble existence pour purifier celles de tous les Berkovitch ». Cadeau non consenti, au souvenir des cris de pourceau : ce garçon avait été tué, point barre. Et heureusement, Sevastyan était encore assez jeune pour qu’Abram ne lui mette pas le couteau dans les mains. Cependant, l’apparition qui s’ensuivit de ces sombres créatures décharnées, lui donna le sentiment que c’était du pareil au même. Aujourd’hui, il se contenta d’un coup d’œil indifférent vers les ailes chiroptères. Ses doigts gantés accrochèrent la poignée du porte-documents tendu à bout de bras par l’elfe et à son passage, la portière claqua.
Le quartier Dragomirov disparut pour le décor plus typique, plus plébéien de l’allée Volvodoï. L’esprit ailleurs, Sevastyan se détacha rapidement du paysage et de l’inconfort du trajet. Pourquoi tant d’efforts pour s’y rendre soi-même ? Son frère était tout aussi bien placé que lui pour vérifier la qualité des travaux de Kostya Silaïev, tout comme pour le choix des pierres. Mais sans doute qu’un autre Berkovitch se serait contenté d’une rapide livraison et d’un bref échange, considérant l’artisan comme un sous-traitant, là où Sevastyan voyait un collaborateur essentiel. Il n’y avait plus d’orfèvres aux véritables mains délicates dans la famille, le dernier capable d’user et transmettre ces connaissances du passé fut Abram père. D’une certaine façon, une filiation indirecte s’était créée grâce à l’apprentissage de Kostya – et de ce fait, se permettait-il de le tutoyer comme un membre de la famille. Double raison de prendre soin de ce partenaire, car oui, en affaires, Sevastyan savait pomponner les têtes sur lesquelles il pariait (gros, en l’occurrence). Et force fut de constater rapidement que le joaillier était certes un artiste avec l’or et les pierres, mais une véritable calamité en matière de gestion… Ce fut tout juste si le Berkovitch n’avait dû lui apprendre l’existence et les concepts de tableaux de financement, bilans et comptes de résultat. Pis, il avait dû prendre un siège après avoir bêtement posé la question : « Mais comment fais-tu pour faire une déclaration d’impôts sans tenir un exercice annuel ? »
La calèche stoppa. L’air du quartier populaire exhalait ce que Sevastyan exécrait : hygiène douteuse, fritures de nourriture dégoulinante – les gens appelaient cela des gourmandises mais ces choses donnaient la nausée au Berkovitch –, l’odeur de la populace. Il fit presque un saut entre le marchepied de la voiture et le perron de l’atelier du Silaïev. Pour éviter de salir ses semelles. Dans la boutique, il prit toutefois son temps sur le tapis pour se décrotter les bottes. D’un coup d’œil, il aperçut l’oiseau aux yeux de rubis s’envoler pour rejoindre son maître, trop timide pour tenir son fichu comptoir. Tout en dégageant son col de fourrure, il constata deux choses : le chauffage laissait à désirer et surtout… son nez le piquait horriblement. Les sourcils froncés, la très légère couche de poussière sur les étagères confirma tous les signaux envoyés par son corps et alors qu’il échouait à refouler la moutarde montant à ses naseaux, il conclut d’un très peu discret :« A… A-ATCHIIIIIII !!!! » aux envolées lyriques dignes des sopranos que son coude n’étouffa pas. Aussitôt armé d’un mouchoir, il soupira et renifla à la fois. Comment pouvait-on permettre un tel laisser-aller ?
« J'ignorais que le ménage était devenu une option pour les tenanciers de boutiques. Faut-il qu’un décret de la Douma te menace de déportation en Sibérie pour apprendre le sortilège de Récurage ? » , lança-t-il avec agacement alors que la silhouette de Kostya n’avait même pas eu le temps d’apparaître. Typique façon de Sevastyan pour passer les salutations d’usage. Incroyable mais vrai, ces jeunes n’avaient plus la moindre once de savoir-vivre. D’un claquement de doigts, son elfe de maison – celui du manoir, à Novgorod – apparut et sursauta en constatant dans quel sordide endroit on venait de le convoquer. Bien au fait des manies perfectionnistes de son maître, il se mit immédiatement au travail, en se passant de l’avis de l’occupant des lieux.
A l’extérieur, dans la ruelle à peine peuplée de chats aigris, à l’arrière du magasin et déjà bien loin du luxe ampoulé et baroque des devantures de Dragomirov, attendait effectivement la calèche tractée par deux sombrals en tandem. Enfant, ces créatures lui provoquaient de désagréables frissons, remémorant l’insipide rituel où son cousin cracmol… comment avait dit son père, déjà ? « offrait son ignoble existence pour purifier celles de tous les Berkovitch ». Cadeau non consenti, au souvenir des cris de pourceau : ce garçon avait été tué, point barre. Et heureusement, Sevastyan était encore assez jeune pour qu’Abram ne lui mette pas le couteau dans les mains. Cependant, l’apparition qui s’ensuivit de ces sombres créatures décharnées, lui donna le sentiment que c’était du pareil au même. Aujourd’hui, il se contenta d’un coup d’œil indifférent vers les ailes chiroptères. Ses doigts gantés accrochèrent la poignée du porte-documents tendu à bout de bras par l’elfe et à son passage, la portière claqua.
Le quartier Dragomirov disparut pour le décor plus typique, plus plébéien de l’allée Volvodoï. L’esprit ailleurs, Sevastyan se détacha rapidement du paysage et de l’inconfort du trajet. Pourquoi tant d’efforts pour s’y rendre soi-même ? Son frère était tout aussi bien placé que lui pour vérifier la qualité des travaux de Kostya Silaïev, tout comme pour le choix des pierres. Mais sans doute qu’un autre Berkovitch se serait contenté d’une rapide livraison et d’un bref échange, considérant l’artisan comme un sous-traitant, là où Sevastyan voyait un collaborateur essentiel. Il n’y avait plus d’orfèvres aux véritables mains délicates dans la famille, le dernier capable d’user et transmettre ces connaissances du passé fut Abram père. D’une certaine façon, une filiation indirecte s’était créée grâce à l’apprentissage de Kostya – et de ce fait, se permettait-il de le tutoyer comme un membre de la famille. Double raison de prendre soin de ce partenaire, car oui, en affaires, Sevastyan savait pomponner les têtes sur lesquelles il pariait (gros, en l’occurrence). Et force fut de constater rapidement que le joaillier était certes un artiste avec l’or et les pierres, mais une véritable calamité en matière de gestion… Ce fut tout juste si le Berkovitch n’avait dû lui apprendre l’existence et les concepts de tableaux de financement, bilans et comptes de résultat. Pis, il avait dû prendre un siège après avoir bêtement posé la question : « Mais comment fais-tu pour faire une déclaration d’impôts sans tenir un exercice annuel ? »
La calèche stoppa. L’air du quartier populaire exhalait ce que Sevastyan exécrait : hygiène douteuse, fritures de nourriture dégoulinante – les gens appelaient cela des gourmandises mais ces choses donnaient la nausée au Berkovitch –, l’odeur de la populace. Il fit presque un saut entre le marchepied de la voiture et le perron de l’atelier du Silaïev. Pour éviter de salir ses semelles. Dans la boutique, il prit toutefois son temps sur le tapis pour se décrotter les bottes. D’un coup d’œil, il aperçut l’oiseau aux yeux de rubis s’envoler pour rejoindre son maître, trop timide pour tenir son fichu comptoir. Tout en dégageant son col de fourrure, il constata deux choses : le chauffage laissait à désirer et surtout… son nez le piquait horriblement. Les sourcils froncés, la très légère couche de poussière sur les étagères confirma tous les signaux envoyés par son corps et alors qu’il échouait à refouler la moutarde montant à ses naseaux, il conclut d’un très peu discret :
FORMULAIRE CRÉÉ PAR ICE AND FIRE. (2022)
trogne : freddy carter ✶ gerard menjoui
pellicule :
pronom·s : il/he
occupation : artistan-joaillier & gemnomage, artiste ruiné par les finances et les doutes.
particularité·s : occlumens aux murailles plus de verre que de diamant pour le moment
coeur : friable, bisexuel, veuf et père d'une petite fille hébergée par sa famille le temps qu'il retrouve une situation.
allégeance : dans la lune, et les étoiles aussi, ursa major
Localisation : Saint Pétersbourg le plus souvent, abrité dans son atelier-boutique, L'Alatyr Scintillant
la fin de l'abondance
Kostya Silaïev s’était levé d’humeur élevée, après une bonne nuit de sommeil (ce qui en soit était assez rare pour être noté… dans un lit qui n’était pas le sien, et rien que pour ça…), sans mal de dos et fort détendu… Il avait fait un saut chez sa sœur pour déjeuner avec les deux femmes préférées de sa vie… de délicieux vareniki natures accompagnés pour lui d’une quantité de miel fort exagérée pour son âge et ses dépenses physiques inexistantes. Il n’avait jamais été un athlète, et sa constitution lui donnait une finesse acérée, que le miel adoucissait un peu. Pour un temps précieux, tout allait bien et le reste du monde (quel monde ?) n’existait plus. Un petit nuage d’oubli, moelleux comme son repas du matin, clair comme le rire d’Aliocha… Jusqu’à ce qu’il retombe sur terre en voyant la date du jour sur le numéro de l'Héritage matinal.
Par Baba Yaga la-très-affamée !
C’est avec moults excuses et la promesse de se rattraper (« promis, je t’emmènerais patiner ценный ») qu’il doit s’éclipser avec empressement, transplaner jusqu’à l’entrée de l’allée Volvodoï et la remonter en courant (trottinant, après à peine une minute à cracher ses poumons, aidé par sa loyale canne). Par chance, en cette heure matinale il est épargné par la foule qui ne manquait pas de remplir la rue passante la plus populaire de Russie, même en dehors des veilles de rentrée scolaire. Soi-disant la raison des charges astronomiques sur sa boutique, si bien située. Il frémit, en voyant les chiffres défiler devant ses yeux affolés, souvenir d’une drôle d’échange avec l’homme qu’il devait rencontrer, lorsqu’il avait découvert qu’il n’était pas juste allergique aux chiffres mais aussi dans... l’illégalité à cause d’eux… ?
Kostya Silaïev était un homme de parole, et surtout un homme ponctuel… mais aussi ponctuel soit-il, il restait prompt à se perdre dans les rouages fantasques de ses pensées, même lorsque la date et l’heure étaient littéralement écrites à l’encre violette sur la paume de main. Il n’avait pas envie de tester la réaction de Sevastyan Berkovitch s’il oubliait leur rendez-vous.
Son empressement lui permet d’arriver sain et sauf (et transpirant) à la boutique. Suffisamment tôt pour qu’il ait le temps de se débarbouiller, se changer à nouveau (les apparences étaient primordiales, qu’il fasse affaires ou non Kostya était un homme bien élevé avec un semblant de dramatisme -d’où la petite capeline). Il va s’assurer que l’objet d’art sur lequel il travaillait depuis quelques semaines est bien soigneusement entreposé et recouvert d’un tissu en soie enchanté qui empêche autant la poussière que les mains baladeuses de trop s’en approcher. On n’est jamais trop prudent, surtout pas lui.
Satisfait, il agite sa baguette pour que le signe scintillant sur la porte passe à « ouvert » sans avoir à sortir à découvert. Il reprend sans attendre des tentatives de croquis de nouveaux objets-bijoux, après avoir enclenché son gramophone sur l’un de ses morceaux de musique classique moldu préféré. Il s’est pressé pour rien, mais ces rencontres sont toujours sources de nervosité, comme toute attente sociale en vérité. D’autant plus que celle-ci était teintée par les affaires, et qu’importe le temps qui passait il restait anxieux de ne pas être à la hauteur des attentes de ses clients. Les goûts et les couleurs sont subjectifs, et il n’a plus Irina pour gérer la partie service client.
Le son, semblable au gazouillement d’un oiseau, suit l’ouverture de la porte d’entrée… Et son rossignol scintillant vient le prévenir à son tour, venant se percher sur son épaule. Elle avait beau ne pas être vivante, Kostya sourit légèrement et caresse sa tête comme s’il s’agissait d’un véritable animal de compagnie… C’en était un, d’une certaine manière, créature née de son imagination et colorant son morne quotidien. Quels meilleurs amis que ceux qu’il inventait ? Toute illusion de paix est brisée par l’éternuement tonitruant. Le joaillier prend une grande inspiration, puis resserre sa cravate avant de sortir à pas lent de sa cachette pas si secrète… Prise d’assaut par l’imposante silhouette du chef de la famille Berkovitch.
(Ou peut-être n’était-il pas si grand, peut-être était-ce juste Kostya qui le voyait comme plus grand que le mont Elbrouz, plus grand qu’un occamy sortit de son œuf d’argent…)
Les politesses (plates, mais sincères) sur le bout de sa langue sont coupées par la remarque, on ne peut pas dire que ce sorcier tourne autour du chaudron ni ne perde son temps… Le malaise augmente, et s’il ne l’avait pas déjà connu depuis quelques années, il serait d’autant plus certain d’avoir accidentellement insulté son visiteur. Maintenant, il pense être capable de dire qu’il n’est pas aussi mécontent qu’il n’en donne l’air, que grincheux n’est pas colère… Il espère.
Et en tant normal, il serait certainement resté à passivement regarder faire, mais Kostya est très protecteur de ses œuvres et de sa charmante boutique… Si bien qu’il réagit émotionnellement.
FORMULAIRE CRÉÉ PAR ICE AND FIRE. (2022) / crédit signature : drake / crédit crackship : sophia / crédit images : libre service google
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La fin de l'abondance
tw : piqueur de crise professionnel, mention rituel magie noire
La frimousse de Veaudelune terrifié de Kostya Silaïev apparut enfin dans sa propre boutique. Diantre, encore un peu et il finirait plus pâle qu’un revenant, plus transparent qu’un fantôme… D’un coup de mouchoir agacé, Sevastyan éluda les derniers spectres de poussière hantant son nez plus sensible qu’une trompe d’éléphant. Et les premiers mots énoncés par le pauvre joaillier furent aussi convaincants qu’un ballon déguisé en citrouille maudite. Qui du Berkovitch ou de son elfe de maison leva-t-il les yeux au ciel au plus haut, voilà une question à débattre ! Évidemment que Sluga n’appliquerait pas un sortilège sur les joyaux, ni même sur les surfaces sans avoir rangé les précieux objets dans un écrin qu’il faisait apparaître du néant. Quant à la suite des explications, qui donnaient là la source des ennuis allergiques de l’excentrique patriarche, au visage plus austère qu’une porte de prison, il ne sut en vérité s’il devait rire ou pleurer. Un soupir. Puis un ricanement forcé. Désespéré. Le prenait-on pour un idiot ?
« Un savon naturel… ma foi, lorsque tu auras trouvé du savon directement dans la nature, envoie-moi donc un hibou. Il n’y a rien de naturel dans un savon hormis son marchéage ! » Autre soupir à l’apparition de cet horrible plumeau criard. « Je ne sais si je dois m’adresser à l’Éternel ou Baal… quoiqu’aucun n’aurait la force de répondre à pareille calamité. » Sevastyan, blasphémateur abjurant le sacré ? Oui, souvent même. S’il y avait une entité répondant vraiment aux prières, voilà longtemps qu’il aurait été exaucé en sautant vers un autre univers, dépourvu de coprolithes. Il se pencha vers une vitrine, doté de son œil vif d’inspection, et voilà que la plus timide des créatures se permettait de… quoi, l’asticoter ? Le contredire ? Le noyer d’axiomes et lapalissades ? Les règles de l’art et le doigté, en ce qui concernait la manière d’aborder un Berkovitch et malgré son apprentissage sous l’aile du pire d’entre eux, Kostya en était manifestement dépourvu.
« Tu n’étais pas encore le projet ovulatoire ni même physico-émotionnel de tes parents que mon serviteur avait déjà plusieurs décennies d’expérience dans l’art de parfaitement ranger et épousseter le moindre recoin de l’enseigne Berkovitch. Y compris le nettoyage des arbres présentés, malgré les multiples enchantements qu’ils contiennent. Bien plus sensibles que l’énergie inhérente aux pierreries brutes. » Un sourire ophidien et narquois vint étirer ses lippes meurtrières : « Mais, bien entendu, l’enchantement de protection et de dissimulation des pouvoirs des joyaux font certainement partie des secrets inavoués de feu Abram. C’est bien pour cela que le sertissage des arbres se fait toujours par un Berkovitch. » Entre autres. La vraie raison était que l’assemblage de chaque pierreries à sa place dans l’Arbre ne se faisait que sur un autel spécial en récitant des formules du Sefer Ha-Zohar. Sluga, imperturbable dans sa tâche, avait embaumé avec précaution chaque pièce individuellement dans un morceau de soie avant de les placer dans un écrin ensuite refermé sous une cloche de cristal. Le plomb absorberait les résidus magiques des sortilèges à venir.
« Les règles de l’art des moldus. » , maugréa Sevastyan en secouant la tête, nez retroussé en une grimace de dégoût. Ils pouvaient faire de fantastiques découvertes mais avaient une imagination si limitée pour en faire usage ou même pour en tirer des conclusions sur le monde et la métaphysique. Et son allergie à la poussière prouvait que le plumeau était une ineptie ! Heureusement, l’elfe de maison terminait son œuvre en passant sur chaque surface un anti-poussière à base d’eau, de vinaigre, d’huile d’olive et d’huiles essentielles enveloppant alors les lieux d’une odeur agréable et parfaite pour les narines sensibles aux allergènes : citronnelle, orange, eucalyptus, menthe poivrée et arbre à thé. Et en moins de temps qu’il n’en fallut pour le dire, tout avait rigoureusement repris sa place comme si rien n’était venu perturber l’empoussièrement des lieux… à ceci près que tout respirait enfin le propre.
Avec tout cela, Sevastyan en oubliait presque pourquoi il était là, mais c’était sans compter le poids de son porte-documents sous le bras. Il en tira un parchemin où la fine écriture de son frère Anikeï complétait un tableau de commande. La liste quantitative des gemmes dont il avait besoin avec parfois en commentaire, des précisions sur les propriétés attendues. Un diamant, oui, mais pas taillé n’importe comment… ! En vérité, les notes les plus courantes portaient sur l’intensité des couleurs, la forme ou, plus spécifique encore, une minéralité particulière. Son papier lui permettrait de vérifier ce que Kostya leur réservait. Un autre concernait les montures commandées.« Passons au plus désagréable : l'instant où j’ai l’air d’un infâme courrier, porteur de crédits et livreur de marchandises pour ma propre société. Allons vérifier ce que tu nous as mis de côté. »
Avec tout cela, Sevastyan en oubliait presque pourquoi il était là, mais c’était sans compter le poids de son porte-documents sous le bras. Il en tira un parchemin où la fine écriture de son frère Anikeï complétait un tableau de commande. La liste quantitative des gemmes dont il avait besoin avec parfois en commentaire, des précisions sur les propriétés attendues. Un diamant, oui, mais pas taillé n’importe comment… ! En vérité, les notes les plus courantes portaient sur l’intensité des couleurs, la forme ou, plus spécifique encore, une minéralité particulière. Son papier lui permettrait de vérifier ce que Kostya leur réservait. Un autre concernait les montures commandées.
FORMULAIRE CRÉÉ PAR ICE AND FIRE. (2022)
trogne : freddy carter ✶ gerard menjoui
pellicule :
pronom·s : il/he
occupation : artistan-joaillier & gemnomage, artiste ruiné par les finances et les doutes.
particularité·s : occlumens aux murailles plus de verre que de diamant pour le moment
coeur : friable, bisexuel, veuf et père d'une petite fille hébergée par sa famille le temps qu'il retrouve une situation.
allégeance : dans la lune, et les étoiles aussi, ursa major
Localisation : Saint Pétersbourg le plus souvent, abrité dans son atelier-boutique, L'Alatyr Scintillant
la fin de l'abondance
Quelle invasion de son royaume !! Kostya avait toujours fait son ménage tout seul, sauf à l’époque où il avait eu des employés dont son épouse, et il en était fier. Mais pire encore, voir quelqu’un - qu’importe s’il s’agissait d’un être magique spécialiste du récurage multi-surfaces et multi-enchantements – envahir ainsi l’espace et toucher à toutes ses créations exposées avec minutie…. Cela hérisse les piquants non existants du sorcier sans réel mordant, qui n’a qu’une envie, prendre son plumeau et chasser l’envahisseur avec !!! Ce qu’il ne fait pas, bien sûr, ce ne serait pas très digne, ni très poli. La violence n’est jamais la solution, il en est intimement persuadé.
Il s’empourpre de gêne, à la remarque sur la nature peu naturelle de son savon. C’est faux ! Absolument faux il en est (presque ?) certain ? A dire vrai, Sevastyan lui met le doute, l’homme est passionné dans sa critique et convainquant, Kostya n’est pas envieux mais lui-même manque de ce redoutable charisme… pourtant il s’assurait bien du naturel de son savon khoziaystvenoe, qui, autrefois, était même fourni à la famille impériale et aux plus grands nobles de la ville… Autrefois, quand être « fournisseur officiel de la famille impériale » était possible, était digne…
Quant au monologue qui suit, il est piquant à souhait et transforme Kostya en une lavette aplatie sous la langue acérée de l’aîné. Evidemment, il aurait dû penser que l’elfe de maison était habitué à travailler dans l’enseigne des Berkovitch, mais il ne peut imaginer la même chose chez lui, dans cette bulle sacrée ou le moindre dérangement peut causer une onde de choc catastrophique. Il ne supporte guère le changement, lorsqu’il lui est imposé et n’est pas issu d’une métamorphose magique ou métallurgique. Kostya est une créature sensible, trop peut-être, et il appelle d’un geste son rossignol enchanté pour qu’il échappe à l’effervescence de cette laverie improvisée.
Son beau chef d’œuvre se pose sur son épaule, à l’abri au moins.
Il y avait pourtant de nombreux secrets, que l’ancien patriarche Berkovitch ne lui avait pas révélé, entre autres parce qu’il n’appartenait pas à sa lignée. Il était bien curieux, de ce qu’il advenait des arbres après qu’il les ait remis, mais c’était déjà un que d’avoir pu s’affairer dessus. Il ne pouvait pas en plus en demander les secrets de fabrication. Chaque artisan avait ses petits secrets, lui-même en avait tant… Des recettes plus ou moins magiques qu’il emporterait dans sa tombe s’il ne trouvait pas un apprenti avant. Qui sait, peut-être sa petite Aliocha, dans quelques années ? Il aimerait tant, transmettre son savoir et transformer son atelier en une entreprise familiale…
…Il se perd dans ses pensées jusqu’à ce qu’il réalise que Sevastyan semble attendre. Attendre quoi ? Ah, Kostya à du manquer une phrase, peut-être plusieurs, il perd vite le fil surtout quand ça parle beaucoup, vite, vite, improviser… Il n’en est pas le roi, néanmoins la politesse est reine :
FORMULAIRE CRÉÉ PAR ICE AND FIRE. (2022) / crédit signature : drake / crédit crackship : sophia / crédit images : libre service google
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